Ginette Neveu, le destin extraordinaire d’une femme violoniste

Née en 1919 à Paris et décédée 30 ans plus tard lors du crash d’avion du Constellation, cette violoniste hors pair est encore présente dans les esprits et reconnue pour son talent.

Ginette Neveu, à l’instar d’autres étoiles filantes de la musique comme Jimmi Hendrix, est parvenue a marquer l’histoire malgré son court passage sur Terre. En effet, décédée à l’âge de 30 ans dans un crash d’avion accompagnée de son frère, elle laisse derrière elle le monde du violon en deuil. Ironie du sort : dans cet avion, se trouvait également une autre figure importante, le boxeur Marcel Cerdan, célèbre amant d'Edith Piaf.

Ginette Neveu est issue d’une famille de musiciens, son grand-oncle, Charles-Marie Widor est lui aussi un compositeur célèbre. Dès l’âge de 7 ans, elle se fait remarquer à la salle Gaveau de Paris, avec son interprétation époustouflante du concerto de Max Bruch. Profondément animée par la musique, elle brille par ses interprétations frôlant la perfection. Elle se fait un nom en participants à de nombreuses auditions et en remportant des prix internationaux (notamment à Varsolvie), et subjugue son auditoire par son éloquence et son talent.

En 1937, la jeune prodige fait ses premiers pas sur les scènes new-yorkaises et est très vite saluée par la critique du Times.

Particulièrement engagée, la jeune violoniste se sert de son influence pour faire passer des messages politiques forts. En effet, elle fait le choix de continuer le travail du violon durant la guerre, mais de ne se produire qu’en zone libre, à Londres notamment. Fort heureusement pour le reste de la communauté internationale, la libération marque un nouveau tournant dans la carrière de Ginette Neveu, qui peut enfin se lancer des tournées internationales. En 1945, elle entame une tournée à l’étranger accompagnée de Francis Poulenc et interprète une sonate pour violon et piano.

En parallèle, l’artiste met également un point d’honneur à enregistrer certaines prestations, une aubaine qui laisse au monde une trace de son remarquable passage. Le violoniste Sandor Végh affirme d’ailleurs que ces enregistrements témoignent de l'immense talent de la jeune femme. Elle enregistre notamment le concerto de Brahms et de Sibelius, Tzigane de Maurice Ravel et sonate pour violon et piano aux côtés de son frère.

Le 20 octobre 1949, à Paris, l’artiste donne son dernier récital à la salle Pleyel, dont le titre "Concert d’adieu" s’est avéré tristement vrai. Initialement, elle souhaite simplement dire au revoir au public parisien, qu'elle quitte provisoirement pour de longues tournées à l'international. Une semaine plus tard, à l'aéroport d’Orly, avec son frère Jean, Ginette Neveu rencontre le boxeur Marcel Cerdan et lui présente son stradivarius. Cerdan se rend affronter The Raging Bull et retrouver Edith Piaf. Ginette et Jean partent, eux, pour une immense tournée. Mais la vie en décide autrement. L'avion dans lequel ils sont installés s'écrase dans une montagne. Tous les passagers périssent.

Ginette Neveu repose au cimetière du Père Lachaise, dans la onzième division, près de ses pairs, notamment Chopin…