Un archet entièrement vegan, signé Guillaume Kessler

Dans un contexte de prise de conscience générale, de plus en plus d’individus s’intéressent à de nouveaux modes de consommation. En effet, la société actuelle est remise en question, une réflexion qui pousse les citoyens à utiliser des objets plus respectueux des Hommes, de la Terre et des animaux. Les musiciens eux aussi, souhaitent « consommer responsable », notamment en éliminant les matières animales de leurs instruments. Pour répondre à cette demande Guillaume Kessler luthier/archetier à Strasbourg a relevé le défi en fabriquant un archet de violon en pernambouc monté or sans matière animale.

Un travail de d’archeterie remarquable


Cet archet unique en son genre est le fruit d’un travail artisanal et créatif impressionnant.

L’archet se prive de la totalité des matières animales traditionnellement présentes sur ces instruments. Fabriqué uniquement avec des matériaux nobles, l’archet présente les mêmes qualités qu’un archet classique, mais est plus en accord avec les valeurs de la société moderne. Celui-ci répond par ailleurs à la demande grandissante des musiciens, désireux de trouver une alternative éthique pour pratiquer leur art. D’autre part, l’archet sans matière animale apporte une vraie solutions aux musiciens vegan.

Les éléments habituellement utilisés en archeterie d’origine animales sont substitués par des matériaux nobles et inédits.

La nacre présente sur la pastille de la hausse est remplacée par l’or et l’ébène, des matériaux appréciés des luthiers.

Le cuir, utilisé pour la poucette a été retiré au profit d’un liège tané. Le cuir est reconnu pour son esthétique, son toucher lisse, son aspect brillant, ainsi que sa durabilité. Cependant ce matériau présente des inconvénients notamment au niveau de son processus fabrication, bien connu pour sa cruauté envers les animaux. C’est pour cette raison que le liège a été préféré pour cet archet, une substance végétale qui ne nuit pas à l'environnement et qui présente des caractéristiques esthétiques et techniques similaires au cuir.

La gomme laque traditionnelle constituée d’une sécrétion de la cochenille d’Inde de l’Est, est remplacée par la laque japonaise. Une laque de très haute qualité bien connue pour son exceptionnelle beauté.

Enfin, le crin monté sur l’archet est une fibre synthétique de haute qualité issue des ateliers français Coruss. L’utilisation du crin de cheval en lutherie est responsable d’une exploitation animale néfaste et s’accompagne d’un processus chimique de traitement du crin. La fibre synthétique, quant à elle, est conçue en France avec des matériaux locaux et respectueux de l’environnement. Par ailleurs, cette fibre est reconnue pour ses vertus d’insensibilité aux variations hygrométriques : une constance appréciée, particulièrement par les musiciens qui sont amenés à voyager souvent. Effectivement, les crins naturels sont très sensibles à l’humidité, les variations hygrométriques peuvent altérer le son. Le changement d’environnement ou les transports peuvent donc avoir des conséquences sur le rendu sonore des archets.

À travers cet archet, Guillaume Kessler allie parfaitement savoir-faire traditionnel français et modernité.



Article rédigé en partenariat avec Guillaume Kessler et Coruss.