Streaming : une alternative à la scène en période de pandémie mondiale

Alors que l’épidémie de covid 19 est encore virulente et nécessite la limitation des rassemblements, certains collectifs tentent de trouver des alternatives digitales aux  concerts. 

Depuis le mois de novembre 2020, au moment des annonces d’un second confinement et  jusqu’à présent, les théâtres, salles de concert et opéras n’ont pu rouvrir leurs portes. Alors certains orchestres ont décidé de trouver une alternative : les concerts en direct sur les réseaux sociaux. Si à priori ce concept semble saugrenu, covid oblige, celui-ci rencontre un succès inattendu. 

   Les musiciens tout d’abord, souffrant tout particulièrement de ce vide culturel, avaient besoin de  jouer. Pouvoir répéter et se produire leur permet de rester connectés à la réalité et de garder espoir quant à l’avenir incertain de leur profession. Ils se nourrissent de cette énergie et de l’émotion que leur procure la scène, malgré l’absence des applaudissements finaux. 

   Certains, comme L’orchestre national d’Ile-de-France en collaboration avec l’opéra de Massy, se sont prêtés à l’exercice dès le mois de novembre, et pour eux c’était une première ! 

« On a déjà eu des enregistrements, comme l'émission du Grand échiquier, mais c'est effectivement la première fois qu'on diffusera en direct un concert », se réjouit Philippe Bellot, le  directeur de l’institution. 

   Une réussite pour l’Orchestre qui a parfaitement interprété « Totenfeier » de Gustav Mahler et « Danses  symphoniques » de Serge Rachmaninov. L’hiver dernier l'opéra de Rouen s'est également initié au concept des concerts en streaming le temps d'une représentation de « Pelléas et Melisande» d’Eric Ruf.

   Les spectateurs quant à eux, compensent le manque cruel de musique et d'art avec à ces activités digitales d’un nouveau genre. Les concerts de l’Opéra de Rouen par exemple, donnés très régulièrement en direct de facebook et de youtube, rassemblent à chaque session des milliers de téléspectateurs.

Les concours musicaux, également mis à mal par la pandémie

   Comme le secteur de l’opéra et des concerts, le monde des concours de musique est particulièrement affecté par la pandémie. Effectivement souvent internationaux, ceux-ci sont victimes de la fermeture des frontières, à l’instar du concours Long-Thibaud-Crespin qui s’est vu contraint d'annuler son édition 2021. Face à cette complexité, certains ont décidé de se tourner vers le streaming. C’est notamment le cas du concours international de musique de chambre de Lyon. Pour cette 16e édition, vingt duos de violonistes et pianistes s’affrontaient, enregistrant leur session musicale depuis les quatre coins du monde. 

   Le premier tour de l’épreuve a été diffusé sur le site de Classic at Home les 24, 25 et 26 février, et était librement accessible aux internautes. Des milliers de téléspectateurs étaient réunis pour assister aux performances des candidats.

   À l’issue du premier tour, 7 duos ont été retenus pour la demi- finale, diffusée les 25 et 26 mars sur la même plateforme. La demi-finale opposait donc : le duo Ogawa & Yui Harashima; le duo Ziling Guo & Tianjiao Hong; le duo Juliette Beauchamp & Tigran Poghossian; le duo Virgile Roche & Hugo Meder; le duo Kyoko Ogawa & Kosuke Akimot; le duo Magdalena Geka & Kishin Nagai  et pour finir, le duo Manon Galy & orge Emilio Gonzalez. 

   Virgile Roche et Hugo Meder (Paris), Kyoko Ogawa et Kosuke Akimoto (Berlin), Manon Galy et Jorge Emilio Gonzalez (Paris) se sont imposés et se qualifient pour la finale.

   La dernière épreuve, quant à elle, aura lieu le 24 avril à la Salle de Molière, et devait initialement accueillir du public. Cependant, suite aux nouvelles mesures de confinement, la finale se déroulera en streaming. Coup dur pour les finalistes qui s'attendaient à retrouver des spectateurs pour l'occasion.


Sarah Gerothwohl