Sur les traces de Jean-Baptiste Vuillaume

Luthier français de renommée internationale né en 1798, Jean-Baptiste Vuillaume est encore aujourd’hui considéré une figure-clef de la lutherie. Il marquera son secteur par ses productions, ses innovations et ses recherches.

Son amour pour cet artisanat est avant tout une histoire de famille : né à Mirecourt et issu d’une lignée de luthiers, il baigne dans l’univers des violons depuis sa plus tendre enfance. Très jeune, son talent pour cette profession est décelé par son père qui l’initie au métier. Voyant son fils se perfectionner de jour en jour, il l’envoie finalement travailler dans des ateliers parisiens en tant qu’apprenti. Durant sa formation, Jean-Baptiste Vuillaume étudie en profondeur l’histoire de la lutherie, s'inspirant des grands-maîtres italiens. Cet intérêt pour les maîtres luthiers le pousse à effectuer de nombreuses recherches, notamment sur Stradivarius, dont il contribue à créer le mythe. Durant toute sa vie, il s’efforce d'ailleurs de percer le secret du fameux vernis Stradivarius. Guarneri del Gesù, un autre grand luthier Italien, encore aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs, est également une grande source d’inspiration pour Jean-Baptiste Vuillaume. Au fil des années, son sens du détail s’aiguise et lui permet d’accomplir des copies de grande qualité.

   Très vite, l’apprenti luthier se fraie un chemin dans le monde de la musique. En quelques années, il effectue une impressionnante ascension sociale et professionnelle et collabore avec de grands violonistes et compositeurs comme Henri Vieuxtemps, Nicolo Paganini, Jean Alard ou Hector Berlioz. Il remporte de nombreux concours de lutherie, participe à des expositions et rédige même un livre à la gloire de sa passion en collaboration avec l’historien François-Joseph.

   Véritable innovateur, il révolutionne le monde de la lutherie en mettant au point l’octobasse de 3 mètres, le petit violon soprano ou encore l’archet à la baguette en métal. Il est l’un des premiers à s'apercevoir de la pénurie inévitable de bois de Pernambouc et propose des alternatives ingénieuses. Certaines de ses innovations font même l’objet de dépôts de brevets. Il propose également au monde une nouvelle esthétique : mettant à l’honneur des formes plus arrondies et plus modernes. En parallèle, il développe son activité et crée ses propres ateliers, qu’il dirige avec l’aide de ses apprentis. Reconnu dans la France entière pour son professionnalisme et sa rapidité, il parvient à produire 150 violons et 600 archets par an.

   Le luthier met au point sa propre gamme d'instruments signés de son nom, qu'il commercialise dans le monde entier. Cependant, investi d’une mission sociale, il estime que tous les musiciens doivent avoir accès à des instruments de qualité, quel que soit leur budget. C’est dans cette optique qu’il crée la gamme Sainte-Cécile des Thernes, des instruments d’étude de premier choix, fabriqués à Mirecourt et inspirés des modèles Stradivarius. Plus accessibles que les violons Vuillaume, les Sainte-Cécile des Thernes sont vendus à des prix abordables et offrent aux musiciens amateurs la possibilité de s’exercer correctement. 

   Aujourd’hui encore Jean-Baptiste Vuillaume est encore reconnu dans le monde entier pour ses nombreux travaux de lutherie et ses violons sont exposés dans des grandes expositions européennes à l’instar de la Cité de la musique.

Sarah Gerothwohl