
Étant liée à la fois au goût de l’auditeur mais également au contexte d’écoute, la perception d’un son est très subjective.
Il est donc parfois complexe de qualifier un son de manière objective, car au premier abord, l’auditeur aurait tendance à le qualifier de « beau » ou « désagréable », et bien souvent, faute de vocabulaire adapté, il n’est pas aisé de se faire comprendre.
Tout comme dans le monde de la gastronomie ou de l’œnologie, il faut affiner son oreille afin d’être éduqué et conscient de ce que l’on entend. La qualification d’un son se détaille en plusieurs étapes d’analyse, de la plus superficielle à la plus profonde.
Tout d’abord, le premier pallier d’examen d’un son consiste à l'expression de jugements de valeur : « joli », « laid », « magnifique », « parfait », ou l'expression d’émotion « apaisant », « fatiguant », « festif », « poétique », « passionnel ». Il s’agit ici de l’étape préliminaire qui fait appel au ressenti brut.
Ensuite, il s’agit d’affiner l’analyse en tentant de décrire le timbre. L’examen de celui-ci ne doit pas se limiter aux champs lexicaux du son ou de la musique, mais au contraire il peut s’ouvrir à ceux des sens (l'ouïe, la vue, le toucher, le goût), des formes, des matériaux… Ainsi cela apporte une touche plus sensible et lyrique à la qualification d’un son.
Il est par exemple possible de parler d’un son « timbré », « sourd », « criard », « grinçant » (champ lexical de l’ouïe), ou bien d’un son « brillant », « coloré », « flou »(champs lexical de la vue). Si l’on se réfère aux champs lexicaux du toucher et du goût il est possible d’employer les termes « doux », « chaud », « gras », « épicé », « aigre », « sucré ». Enfin pour décrire un son comme une forme, les termes « rond », « tendu », « plein/creux », « plat » peuvent être employés. Les expressions « cuivré », « feutré », « métalique », « boisé » peuevnt être employées pour comparer un son à un matériau.
La troisième étape de l’analyse consiste à caractériser plus précisément la sonorité, c’est un travail de réflexion plus poussé, il s’agit d’utiliser des termes de caractère, qui correspondent vraiment à l’instrument, comme les mots : « timide », « généreux », « expressif », « enjoué », « nerveux »… Lors de cette étape de l’examen il est également possible de décomposer le son en trois temps : l’attaque, la tenue et l’extinction.
Enfin, d’un autre côté il est également possible d’analyser la hauteur (aigu/grave, médium, juste/faux), la puissance (éclatant, puissant, faible/fort), l’équilibre harmonique (équilibré, ample, égal, complet, riche/pauvre, harmonieux, pur, neutre…), la définition (précis, vague, brouillon, net, franc…), et l’évolution dans le temps (court/long, hésitant, vif, fluctuant, coupé en deux…).
Sarah Gerothwohl
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