Des oiseaux et des hommes

Des oiseaux et des hommes

Publié le 15-06-2021

Les petites histoires #chant d'oiseaux #inspiration #symphonie

La pulsion créatrice puise à de multiples sources, émotions, sentiments,
spiritualité, mythologie, la vie elle-même et bien sûr la nature. Certains
compositeurs classiques ont été inspirés par le chant des oiseaux, dont on dit
parfois qu’ils sont à l’origine même de la musique.

Accroupi près du feu réanimé crépitant à l’entrée de la grotte, pendant que la tribu à peine éveillée vaque à ses occupations, l’homme, la tête levée vers les frondaisons, écoute les trilles éperdus du petit peuple ailé qui salue le jour, sa bouche s’arrondit et imite dans un souffle modulé leurs chants mélodieux. L’être humain des premiers temps a probablement ainsi ouvert une des multiples voies de la création musicale, répondant à ce penchant inné pour l’esthétique visuelle ou sonore, cette recherche de perfection consubstantielle à son espèce, l’attrait du beau. Nombreux sont les compositeurs qui au long de l’histoire de la musique se sont inspirés des chants d’oiseaux, à la fois dans la reproduction mélodique et comme support métaphorique et symbolique. A tout seigneur tout honneur, Beethoven dans sa symphonie Pastorale -1805- évoque dans la coda le chant de la caille personnifiée par le hautbois, du rossignol et du coucou campés par la flûte et la clarinette. En 1722, François Couperin compose à Paris un recueil d’œuvres pour clavecin -le 3 ème - dont les pièces portent des titres évocateurs, le rossignol en amour, double du rossignol, le rossignol vainqueur, les fauvettes plaintives et la linotte effarouchée. Son contemporain Jean-Philippe Rameau s’amusera à démultiplier les variations autour du caquètement de la poule dans son recueil de Nouvelles pièces pour clavecin en 1728. Plus loin dans le temps, au Moyen-Age, trouvères et troubadours chantaient dans les cours de châteaux et les villages des poésies mises en musique où l’oiseau avait une place prépondérante, nombre d’études et de thèses y font référence. A notre époque, Olivier Messiaen s’est passionné pour les chants d’oiseaux dès son adolescence, et dans les années 50 il crée le « Catalogue d’oiseaux », œuvre fleuve pour piano, où il égrène l’évocation subjective d’un oiseau typique d’une région, le traquet, la chouette hulotte, l’alouette lulu, le courlis cendré, la rousserole effarvatte… On pourrait citer encore Mozart, Haendel, Grieg, Delibes, Moussorgski, ou encore Ravel et Saint-Saëns, la liste est longue de ceux qui prennent la plume pour coucher des notes sur le papier, un pierrot sur l’épaule.

SN

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