Un violon dans mon école, le projet éducatif de la fondation Vareille

Un violon dans mon école, le projet éducatif de la fondation Vareille

Publié le 09-06-2021

Éducation #un violon dans mon école #fondation Vareille #éducation

C’est bien connu, la musique adoucit les moeurs, mais pas que, elle peut aussi aider certains élèves à se concentrer, à écouter et à mieux travailler à l’école. Hélène et Pierre Vareille, deux philanthropes français installés en Suisse, ont fait le choix généreux de se consacrer entièrement à la création de projets pédagogiques autour de la pratique d’un instrument de musique.

La lutte contre le décrochage scolaire est un combat de tous les jours pour ce couple de philanthropes sexagénaires qui ont crée il y a 8 ans leur fondation, qui porte le projet : Un Violon dans mon école.
Cette action pédagogique unique en son genre a pour ambition d’agir contre l’échec scolaire par le biais du violon, en proposant à des maternelles de quartiers défavorisés, d’intégrer à leurs cursus l’apprentissage de l'instrument. 
« La pratique d’un instrument de musique mobilise l’ensemble des zones du cerveau et chez les jeunes enfants, la capacité d’apprentissage est optimale.
L’objectif de ce cursus est d’offrir à des enfants de milieux défavorisés les clés pour réussir leur scolarité. De nombreuses études attestent de l’efficacité de l’apprentissage d’un instrument pour développer la concentration, la mémoire et la précision. Acquérir ces compétences dès le plus jeune âge est donc une arme pour lutter à long terme contre le décrochage scolaire », estime Clément Dumortier, directeur du projet Un Violon dans mon école.

   En 2015, trois écoles suisses initient l’action Un Violon dans mon école, convaincues par l’efficacité de la démarche, et en 2017 une école française pionnière intègre le processus. L’année suivante, trois écoles françaises supplémentaires se rallient au cursus, et aujourd’hui plus de 45 écoles y participent, dont 40 Françaises. 
Un violon dans mon école est pour l’instant exclusivement financé par la fondation, mais le solide soutien moral de l’éducation nationale a permis l’accélération de sa diffusion.
«  Depuis le début, nous avons imaginé ce programme en misant sur la collaboration de l’éducation nationale. Alors que certains sceptiques craignait que notre volonté se heurte à la bureaucratie des institutions françaises, il s’avère que les autorités ont rapidement été réceptives. L’éducation nationale a fait preuve d’une écoute bienveillante et a ouvert les portes de ses écoles. Nous avons été en mesure de leur avancer des arguments scientifiques convaincants et de proposer un budget cohérent avec des coûts optimisés », déclare Delphine de Kesling, directrice du développement et de la communication de la fondation.

   Afin d’étudier les performances du programme, un travail d’analyse a été initié avec le CNRS Sciences Po en France et des organismes d’étude suisse. Deux groupes de sujets ont été analysés : d'une part les classes participant à un violon dans mon école et d’autre part, une classe témoin ne participant pas au projet. 
Il s’avère que les résultats sur la concentration, l’application, la mémoire et l’implication sont flagrants. Le cursus permet aussi une meilleure intégration des familles dans le cercle scolaire des enfants. Dans le cadre d’une évaluation des compétences psychosociales, cognitives et sociales réalisée à Zurich, un test a été effectué par les deux groupes d’élèves. Il s’avère que 98 % des enfants issus du programme ont obtenu un score supérieur à la moyenne du groupe témoin.

   Les élèves prennent part au projet pour 4 ans minimum, afin que les bienfaits sur leur scolarité soient durables.
« Chaque année en France, 100 000 écoliers abandonnent les bancs de l’école, un chiffre alarmant. Nous avons pris conscience que 80 % des décrocheurs étaient déjà en difficulté au CP, c’est pourquoi il est fondamental de les impliquer dans leur scolarité dès le plus jeune âge. Un violon dans mon école amène un vent de douceur dans les établissements et en change drastiquement le climat, les élèves sont calmes, à l’écoute et surtout fiers d’utiliser d’aussi beaux instruments. La patience, l’entraide, la curiosité, s’éveillent au fil de l’apprentissage de la musique. Le plus étonnant est de voir à quel point les évolutions comportementales interviennent dans d’autres disciplines, en cours de lecture par exemple, le changement d’attitude est frappant », relève Delphine de Kesling.

Un programme qui requiert l’implication de tous ses acteurs 

   Pour les écoles qui souhaitent rejoindre le cursus, un processus de recrutement en plusieurs étapes est organisé. Dans un premier temps, les directeurs des écoles maternelles des zones prioritaires d’éducation sont invités lors d’un événement de présentation, une rencontre formelle afin de bien saisir les enjeux du projet. Par la suite, ceux qui souhaitent poursuivre l’investissement doivent se manifester auprès de la fondation et faire parvenir une lettre de motivation. Les écoles sont ensuite sélectionnées par l’éducation nationale, en principe, la grande majorité des intéressés reçoivent une réponse positive.
 « Il est impératif que tous les acteurs adhèrent complètement au projet, il s’agit d’un travail commun qui implique une grande collaboration entre la totalité de l’équipe pédagogique de l’école, les professeurs de violon et les équipes de suivi », confie Delphine de Kesling.

   Les professeurs de violons sont embauchés suite à des sessions de recrutement qui se décomposent en plusieurs étapes : rencontre, entretien, puis mise en situation.
« Nous avons été surpris de constater que ces postes attirent des profils de violonistes très différents : certains sont issus de l’opéra de Paris, alors que d’autres sont des professeurs au conservatoire…
À nos yeux, le principal est de sentir qu’ils sont animés par l’envie d’apprendre, de travailler avec des enfants, et surtout la volonté de mener à bien cette action humaine. La majorité de nos collaborateurs sont ravis de participer à l’aventure Un Violon dans mon école. Nos professeurs sont nos meilleurs ambassadeurs. L’équipe pédagogique et les professeurs de violon sont suivis par un responsable de secteur qui fixe des objectifs précis afin de s’assurer du bon déroulé du programme », conclut Clément Dumortier.

   La fondation Vareille a pour ambition de déployer plus largement son projet dans les années à venir, et espère qu’en 2024, l’éducation nationale pilotera indépendamment ce programme.

SG

site fondation Vareille : https://www.vareillefoundation.org

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